L’Allemagne se fixe un objectif ambitieux en matière de mobilité aérienne avancée (AAM) : devenir un leader mondial des drones et des taxis volants électriques d’ici 2032. Avec un calendrier structuré, le ministère fédéral des Transports et de la Digitalisation (BMDV) projette une série d’étapes clés pour positionner le pays à l’avant-garde de cette technologie émergente.
Les étapes essentielles d’une stratégie ambitieuse
Le déploiement de l’AAM se déroulera en quatre phases distinctes. D’ici 2026, l’Allemagne prévoit de mettre en place des routes de test pour l’AAM. Deux ans plus tard, en 2028, des zones AAM limitées seront déterminées, permettant ainsi une expansion graduelle.
L’objectif ultime est d’atteindre des opérations AAM à l’échelle nationale d’ici 2032. Cette ambition ne s’arrête pas à la mise en œuvre technique ; elle inclut également la construction de vertiports, des sites dédiés à l’atterrissage et au décollage verticaux des taxis aériens.
Garantir la sécurité et encadrer le secteur
Pour assurer la sécurité des opérations, le BMDV mettra en place un programme de qualification des pilotes, à la fois pour répondre aux exigences de sécurité et établir un cadre légal adapté à ces nouvelles mobilités. Ce cadre sera essentiel pour encourager l’essor des technologies AAM tout en protégeant les usagers.
Un écosystème de collaboration pour booster l’innovation
Le BMDV souhaite également stimuler les projets de recherche et favoriser la collaboration entre l’industrie et les établissements de recherche. À cet effet, des laboratoires réels d’AAM seront créés, axés sur l’intégration des eVTOL et des systèmes aériens sans pilote (UAS) dans les infrastructures de transport existantes.
Cela facilitera l’innovation tout en répondant aux enjeux quotidiens du transport urbanisé.
Un environnement d’investissement propice
Il est essentiel pour l’Allemagne de créer un environnement attrayant pour les investissements dans l’AAM. Le ministère des Transports projette de mettre en place des incitations et un financement ciblé pour les entreprises et les investisseurs.
Cela permettra non seulement de renforcer le marché de l’AAM, mais aussi de s’assurer que l’Allemagne ne reste pas à la traîne face à ses concurrents internationaux, notamment aux États-Unis et en Asie.
Des enjeux et des défis à surmonter
Cependant, plusieurs préoccupations subsistent concernant l’avenir des taxis aériens en Allemagne. Récemment, la décision de ne pas accorder de garantie d’État au développeur de taxi volant, Lilium, a révélé des failles potentielles dans le soutien gouvernemental aux entreprises de ce secteur.
De plus, une possible vente de son concurrent Volocopter laisse planer des doutes quant à la viabilité de ces innovations.
Volker Wissing, ministre Fédéral des Transports, reste convaincu que la technologie AAM pourrait bénéficier à l’ensemble de la société, et ne se limiterait pas à un public d’élite. Toutefois, le manque de mention spécifique de Lilium et Volocopter dans le document stratégique traduit une déconnexion entre le soutien gouvernemental et les exigences concrètes des entreprises du secteur.
Alors que l’Allemagne mise sur l’avenir de l’AAM, elle se retrouve confrontée à un double défi : attirer les investissements nécessaires tout en œuvrant pour une intégration harmonieuse des nouvelles technologies dans le paysage de la mobilité.
Une chose est certaine : l’évolution de cette stratégie pourrait bien redéfinir le ciel allemand des années à venir.