La voiture volante n’est plus un simple fantasme de science‑fiction. Entre prototypes très médiatisés et premiers modèles en précommande, le marché se précise. Dans cet article, nous faisons le point, simplement et sans jargon, sur les modèles visibles aujourd’hui, leurs caractéristiques, leurs prix et ce qu’il faut prévoir pour vraiment voler demain.
Promesse: à la fin, vous saurez où en est la mobilité du futur et si vous pouvez, ou non, réserver votre place à bord.
Panorama des modèles prêts, proches ou encore concept
Deux familles : eVTOL urbains et voitures‑avions convertibles
D’un côté, les eVTOL (décollage et atterrissage vertical électriques) pensés pour la mobilité urbaine. Ils misent sur des multicoptères silencieux, zéro émission locale et des vertiports en ville. De l’autre, les roadable qui roulent comme une voiture et se transforment en aéronef, souvent à ailes repliables ou en gyrocoptère, pour des trajets interurbains.
Les eVTOL conviennent aux trajets courts et fréquents, avec une autonomie limitée mais un usage facilité en ville. Les convertibles voiture/avion visent plus loin : ils décollent en piste ou en courte distance, offrent plus d’autonomie, mais demandent davantage de contraintes d’exploitation.
Les noms qui reviennent le plus
- Roadable / voiture‑avion
- PAL‑V Liberty (gyrocoptère à trois roues)
- Terrafugia Transition
- Switchblade de Samson Sky (précommandes)
- Alef Model A (approche hybride « voiture volante »)
- eVTOL
- Jetson One (monoplace de loisir)
- ASKA A5 (eVTOL routier)
- Projets taxis aériens : CityAirbus, Audi Pop.Up Next (concept)
- Autres objets et projets : Lazareth LMV 496 (moto volante), Aerocar 2000
Performances : ce qu’il faut vraiment comparer
- Type de propulsion : 100 % électrique ou hybride.
- Mode de décollage : VTOL vs piste.
- Nombre de places : monoplace, 2 ou 4 places.
- Vitesse de croisière et autonomie.
- Équipements : avionique, parachute balistique, aides au pilotage.
À l’usage, demandez‑vous : vol urbain quotidien ou liaisons interurbaines ? Possibilités de recharge ou besoin d’une solution hybride ? Et surtout, volerez‑vous seul, à deux, ou avec des passagers fréquents ?
Ces réponses orientent 80 % du choix.
Prix, précommandes et disponibilité réelle
Des tarifs d’environ 91 140 € à plusieurs centaines de milliers
Le ticket d’entrée reste élevé. On trouve des engins annoncés autour de 91 140 € pour des configurations minimalistes ou loisirs, mais la plupart des modèles sérieux dépassent largement les 139 500 €, et certains grimpent à plusieurs centaines de milliers selon la configuration, la certification visée et l’équipement.
Le prix dépend du type d’aéronef, de la technologie batterie/hybride, du niveau d’industrialisation et des options (avionique, parachute balistique, assistance au pilotage).
Qui peut déjà réserver?
Plusieurs acteurs communiquent sur des précommandes ou des dépôts de garantie :
- Alef et PAL‑V annoncent des carnets ouverts, parfois avec des dépôts remboursables.
- Switchblade et Jetson One acceptent aussi des réservations sur des lots limités.
- En parallèle, certains projets restent au stade de prototype ou ciblent d’abord l’usage taxi aérien via des opérateurs.
Attention au vocabulaire : pré‑commandable ne signifie pas livrable. La date dépend toujours de la certification et de la montée en production.
Conditions d’achat et délais
La plupart des marques travaillent sous réserve d’homologation. Les délais annoncés glissent souvent, influencés par les essais, les itérations techniques et le processus réglementaire. Avant de verser un acompte, vérifiez la nature du dépôt (remboursable ou non), les jalons promis (certification, début des livraisons) et la couverture géographique prévue pour votre pays.
✅ À retenir : un calendrier crédible mentionne explicitement les étapes de certification et les conditions d’exploitation prévues dans votre région.
Réglementation et infrastructures : le vrai nerf de la guerre
Qui certifie : EASA, DGAC, FAA
En Europe, EASA définit les cadres de certification des eVTOL et des aéronefs légers, et les autorités nationales comme la DGAC veillent à l’application. Aux États‑Unis, la FAA pilote les processus d’agrément. Selon la catégorie (eVTOL, gyrocoptère, avion léger), les exigences ne sont pas les mêmes.
C’est ce filtre réglementaire qui autorise, ou non, la vente, la formation et l’exploitation commerciale.
Pour l’acheteur, cela signifie que la disponibilité dans un pays peut différer d’un autre, même pour le même modèle. Anticipez ce point dès la phase de précommande.
Où voler et où atterrir?
Les eVTOL urbains supposent des vertiports, des héliports ou des aires dédiées, ainsi qu’une intégration au contrôle du trafic aérien. Les roadable ont besoin de pistes, d’aérodromes ou d’espaces autorisés pour le décollage, puis circulent sur route lorsque c’est permis par le code local.
L’urbanisme devra évoluer : normes d’accès, nuisances sonores, gestion des flux et bornes de recharge. Les premières villes pilotes testent ces éléments, mais l’implantation à grande échelle prendra du temps.
Sécurité, bruit et recharge
Les constructeurs misent sur des architectures redondantes, des parachutes balistiques et des aides au pilotage. Le bruit reste un critère clé pour l’acceptation urbaine. Côté énergie, la recharge rapide et la gestion de la durée de vie des batteries conditionnent les coûts et le rythme d’exploitation.
Les hybrides offrent une flexibilité, au prix d’une complexité plus élevée.
Guide pratique de l’acheteur potentiel
Formation et licence : quel pilote devez‑vous être?
Selon l’appareil, une licence de pilote peut être requise (catégorie aéronef léger, autogire, ou cadre spécifique eVTOL lorsque disponible). Pour des monoplaces loisirs, certains pays proposent des régimes simplifiés, mais ils restent encadrés. Il convient de contacter une école locale pour valider le parcours, les heures de vol et la transition depuis l’aviation légère si vous êtes déjà breveté.
Même avec des aides au pilotage, la charge cognitive reste réelle. Anticiper la formation est souvent le meilleur « accélérateur » de projet.
Assurance, maintenance et stockage
Assurez‑vous que votre assureur couvre l’aéronef, les vols de démonstration et l’usage mixte route/ciel si applicable. La maintenance dépendra du réseau du constructeur et du type de propulsion. Les eVTOL exigent un suivi batterie et des inspections électriques, les convertibles héritent aussi des contraintes aéronautiques classiques.
Prévoyez un espace de stockage sécurisé (hangar, garage adapté), des équipements de recharge ou un accès facile à une piste/aire d’envol. Ces éléments pèsent autant que le prix d’achat dans l’expérience au quotidien.
Coût total de possession : voir au‑delà du prix affiché
Le TCO combine achat, formation, assurance, énergie, maintenance, stockage et éventuels frais d’infrastructure. Un eVTOL peut coûter moins cher à l’usage qu’un avion à pistons sur l’énergie, mais nécessiter des vertiports payants. Un roadable simplifie le « dernier kilomètre », mais la double conformité route/air peut alourdir l’entretien.
➡️ Astuce : établissez trois scénarios d’usage (urbain quotidien, interurbain week‑end, mixte) et simulez vos coûts sur 3 à 5 ans. Vous verrez vite quel type d’appareil correspond à votre réalité.
Le marché des voitures volantes entre dans une phase charnière. Des modèles visibles, certains pré‑commandables, une variété d’architectures, et des promesses crédibles pour des usages ciblés. Mais la clé reste la certification et l’infrastructure, deux paramètres qui conditionnent les livraisons et l’usage réel.
Si vous envisagez l’achat, clarifiez d’abord votre cas d’usage, vérifiez le statut réglementaire dans votre pays, et engagez une démarche de formation. Pour le reste, suivez de près les jalons officiels des constructeurs et l’ouverture des premiers vertiports. Et vous, quel modèle vous attire le plus : l’eVTOL urbain pour la mobilité quotidienne, ou la voiture‑avion pour avaler les kilomètres entre deux villes ?
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